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Ianus Bifrons

by Ianus Bifrons

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Silences 01:59
Silence. Silence. Silence lorsque vous entendez la parole du dieu à deux faces. La parole qui inaugure est aussi celle qui clôt. Les passages à rebours se nouent sous ma garde, se défont par ma voix. J'ouvre et ferme les volets du temps. Je bâillonne et je débride, je fissure, je claquemure, je fraye et je cloue. Les plus petites portes font les plus grands fracas. Vois comme mon temple ne s'ouvre qu'en temps de guerre. Apprends du torrent des heures, des bouillantes secondes, qui se déversent sur les porteurs de mort. Je me tiens sur la pointe de l'épée. Je suis la flèche, touchant sa cible, la cible recevant sa flèche, le vent, l'arc et la corde. Je gravis les crevasses, chute sur les pics. La cime qui nous menace recèle l'abîme qui nous sauve.
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3.
Nous effleurons d'une touche malhabile les fleurons des souches labiles Nous étalons sous les cimes des villes nos impossibles obsessions débiles Quand nos cerveaux s'assèchent et que nos corps vides avides de vie restent immobiles Nos mains crispées en poings et nos paroles serviles Nous lapons fébriles aux infinies sources subtiles L'écrin des origines qui se tapit stérile dans le caveau terrible Nous le rendons fertile nous lui dédions des signes Nous incendions l'étincelle ici s'initie l'infini de l'abîme Ianus bifrons, x ? Nous retournons d'un regard les 2500 ans De catastrophes de meurtres et d'aveuglements Qui font la triste trame de l'histoire d'Occident Des ordres et des fins des systèmes des problèmes suspension des commandements leçons à contre-temps Au commencement était la fin à la fin sera le commencement Quand les semences font le serment de l'empoisonnement Il ne nous reste de la poussière que l'ensemencement La propagation délicate de ses errements Les souffles des arrière-mondes s'effondrent Et fondent les fondations les fondements tous les sols et les jugements S'effacent en fastes les faces de l'efficace Tout s'évade des bases elles s'enfoncent dans la vase Se fâchent des taches S'encrassent dévoilent ces crânes S'imaginent sublimes mais des débris Ne prend pas racine avance à plat ventre Dans le bain de ses soubassements dociles Ianus bifrons, x ? Le Dieu à deux visages rassemble en notre âge La pointe extrême du même et son final partage Dans l'événement se mêlent les doubles passages Les beautés de la peine et les méfaits du sage Nous explorons l'invisible le portons à l'inconnu Nous dessinons les paysages y bâtissons notre abri nu Nous traversons les âges sans toucher à la raison Jamais nous n'élucidons, non, pas d'illumination Nous, nous ouvrons à la vision du sans-fond Le coffre-fort sera sa propre combinaison Nous ne voulons pas la définition nous voulons l'émergence L'événement magmatique de la venue en présence Nous parlons pour garder le mystère intact Épaissir son aura en allant au contact Telle est aujourd'hui - la noble tâche du tact
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Fulmination 03:05
ra LE SENS SENT LE SANG LE SENS SENT LE SANG LE SENS SENT LE SANG ra OUI OUI tu DIS OUI tu diras OUI et alors tu OUBLIES L'OUBLI OUBLIES L'OUBLI tu oublies l'oubli et tu cours ah non. tu ne cours plus. tu roules tu roules ! À toute vitesse vite vite vite tu roules ! Tu ne marches jamais non tu roules tes chemins sont des... enfin, des... non. des ROUTES ! des ROUTES pas DES CHEMINS. DES ROUTES ! AVEC DES GROSSES VOITURES DES GROSSES LUMIÈRES DES GROSSES CONNASSES ! PLEIN DE GROSSES CONNASSES DANS LEURS GROSSES VOITURES AVEC DES GROSSES LUMIÈRES qui passent qui passent et passent et passent pass-pass-pass-pass-pass-pass-pass-pass-pass-pass pass-pass-pass-pass-pass-pass-pass-pass-pass-pass n'arrêtent pas de pass-pass-pass-pass-pass-passer. passer Mais tout ça, ça passe. Oh, oui, ça passe, c'est l passé, comme le reste, ça passe c'est pas grave c'est pas grave pas grave du tout Haaaaaaaaaaa.... Oui... On est bien... Oui. Tout est pardonné. Il fait bon, oh, c'est confortable, oh là là qu'on est bien.. C'est tout doux, tout doux, tout douillet, et c'est, oh, oui, c'est moelleux ! On oublie tout... Comme c'est bon, comme c'est bon d'oublier. Hoo, he, ha... Oui... Plus rien... Plus rien, le né-ant.. Miam miam miam le néant que c'est bon, oh ça ne goûte rien, rien du tout, que c'est bon, le vide, encore, oui, oh, oh rien, le rien, que c'est bon, oh j'adore, j'adore ça, j'adore le vide, oh oui, le vide, mmmmh vide, mmmh vide, mmmmh vide, mmmh vide mmmmh vide mmmmhvid mmmmmhv videmidevidemvidemvidemvidemdeivdemive et et et toi et toi et toi tu baisses la tu baisses la tête tu baisses les bras tout, tout, tu baisses tout, tout, voilà, c'est la pente, en pente, tu abaisses et tu abaisses et c'est la pente, tout est en pente, en pente descendante de ta baisse vers le rien, une longue pente, et toi tu roules, tu roules sur ta pente, et tu accélères, et ta pente ne mène à rien, nulle part, que dalle, que tchi, rien du tout, que le néant, le trou, bien gluant, un néant et dedans tu n'es rien, rien qu'un bout de néant, un bout en plus, un microscopique petit bout, même pas tu habites, même pas tu habites dans le néant, non, rien, rien, rien du tout, une minuscule particule de rien, un vide, tout vide, tout vide, vide de tout, tout évidé, vidé et vidant. rien ! du! tout!
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6.
Quarantaine 03:31
« Lancez la quarantaine l'infection a commencé Faut quadriller les quartiers cadenasser les lycées Bouchez les fenêtres et claquez les portes Fermez la bouche tuez les cloportes Les microbes se propagent les bactéries enragent La peste le choléra le cancer et le sida Scellez les orifices brûlez les scélérats » Les miraculés s'éteignent les morts s'éveillent Le néant s'étend sans pareil dans les appareils Une invasion de scientifiques de blouses bien taillées D'exosquelettes et de prothèses mitraillées Une armée d'instruments et d'images D'envoûtements de lâches mages De domination sans partage D'un règne qui engage Depuis l'au-delà des âges « Colmatez les brèches et engluez les failles Qu'on déporte la canaille Qu'on nettoie toute la racaille ! Qu'on enferme les borderlines ! Qu'on ligote les entrailles ! Qu'on dresse des murailles ! Qu'on mitraille la piétaille ! Tous au travail ! Tous au travail ! » Entre les tours glacées de ta cité dans l'immense cécité s'excitent les policiers le service d'ordre, la dernière des hordes administré contrôlé protégé tu devras respirer l'air vicié de la sécurité manger l'acier oublier l'amour et l'amitié La milice s'infatue elle prends du poids La malice continue nous restons coi Sur ton diplôme de droit Tu signes d'une croix Sur ton joli contrat tu signes d'une croix Quand tu te maries quand tu divorces tu signes d'une croix Quand au plus offrant tu vends ta force tu signes d'une croix Sur les jugements que tu rends tu signes d'une croix Sur ton testament tu signes d'une croix « Restez cloîtrés ça va passer Ne bougez pas soyez sensés Le passé est passé Le futur va commencer Interconnectés Et la mort occultée Ce qui n'est pas n'est pas possible L'impossible est indicible L'admissible est digestible Le réel est notre cible Et vos vies défilent visibles dans nos fébriles fibres » l'espoir est un pansement il est sale il est plein de sang il traîne au fond de la piscine du salut qui assassine qui extermine, derrière la Ligne tous les corps brûlent dans les crevasses tous les sens s'usent dans la mélasse nulle part tu ne trouves ta place « Troquez la puissance contre le Sens Et l'Essence contre les sens Nos majuscules vos émasculent Nos émules font des bulles Dehors les corps crament quelque chose se trame J'entends quelqu'un crier au scandale Croyez-nous dehors c'est mort et c'est sale La panique est terrible la terreur est totale  Restez dans votre domicile Sinon attention aux missiles » Où que tu te perdes dans ton désespoir Tout ce que tu cherches tu ne le trouves nulle part Des amis ? Nulle part. Des amours ? Nulle part. Des feux ? Nulle part. Des lieux ? Nulle part. Des dieux ? Nulle part.
7.
Incendies 01:47
L'aigle attentif fond sur la part oubliée. L'appel du rocher déchire nos vitesses. Des paroles inaudibles jaillissent des replis d'ombre. Le jour fuit. Soleil, tu meurs de tant de frères. Sans répit le mystère secoue la nuit. La traîne de son cycle est un loup esseulé. La meute suit. Dans l'incendie tourmenté, les corps n'ont pas de mesure. L'inachevé frappe les regards, là où l'étendue sans borne devient surface tachetée. Voici le vertige des petites portes. Nous sommes cousus à l'époque. Nous ne sommes planète qu'en perdition. Notre sol, fut-il jamais autre chose qu'une gerbe de métal ? Guerre, parole et terre sont en exil. Il nous faut construire le lieu de leur séjour, la rigueur de leur durée. Inventer le souffle qui les agite. Nos feux sont sans honte. Dans le creuset de nos phrases, Orion sourit aux braises. Chaque étincelle se souvient du firmament qui l'a crachée. Forteresses enflammées, stellaires auberges, vos fumées sont habitables ; abritez-nous de votre nudité.
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9.
Dans l’iris, rayon terrible ! Réfugiée dans l'invisible Pour y déceler tes cibles Des temples pour contempler De l'esthétique pour t'exprimer Une langue pour te protéger C'était bien c'était rangé C'était beau c'était lissé Mais ça t'a pas suffi petite gourmande Il t'en fallait plus et t'allait le prendre Je le sais il fallait que tu te répandes que tu commandes que tu démembres Mais voilà que ça déborde Que les barbares sont à tes portes Tu ne peux pas tout contrôler Il ne te reste qu'à angoisser À tout maximiser optimiser Légiférer et puis ordonner Jusqu'au noyau du monde Tu torpilles tes sondes T'as pas su laisser la réponse Renvoyer à la question On pourra pas passer l'éponge On va dépasser tes fictions T'as solidifié tes bases Mazouté tes socles On doit liquider tes phases Liquéfier tes blocs tes principes, tes causes, tes préceptes, tes poses tes adeptes, tes gloses, tes limites, tes clauses tu édictes, tu fausses, tu lapides, tu gnoses tu mérites qu'on t'explose, toute petite chose Nique la métaphysique. Je prends mon colt et mes bouquins Je t'éclate au marteau à deux mains Je te décrypte cherche ta Kryptonite Écoute mes canons crépitent J'ai des bombes tectoniques Des putains de bazookas topologiques J'ai toute une armée une secte qui se démène De sidéraux sidérés fidèles aux phénomènes Depuis des millénaires tu nous mets les nerfs Tu voulais voir avec tes compères Tout ce qui pouvait se cacher derrière ? Mais l'au-delà t'a déçu il t'a bien fallu Sécréter le suc fétide générer du pus En regardant trop loin on ne voit plus ce qui vient Mais le lointain l'est de moins en moins Tout en restant l'éloigné tu t'es rapprochée Tu es au plus proche mais toujours séparée Tu t'es achevée mais tu fais toujours chier Je t'entends dans chaque mensonge Je te sens dans tout ce qui ronge Je te respire dans les usines Je te goûte dans les cantines Je te baise dans chaque jeune-fille Je t'achète dans chaque produit Je t'oublie dans chaque oubli Je te vois dans chaque recoin Tu te fissures je t'assure petite catin Que demain déjà tu ne seras plus rien Range donc ce sourire angélique Je te transperce je te pique Avec mon sabre magique forgé par Héraclite Regarde tu périclites petite métaphysique Vois comme je te nique Nique la métaphysique. Nous on veut bien te pardonner C'est vrai qu'au début t'étais stylée Ouais t'as inventé des machins Bien sûr t'as ouvert des chemins Mais ils ont pourri ils sont décomposés Tes sortilèges ont tout enchanté Les beautés que tu as découvertes S'achètent à la sauvette dans la supérette On est des putains de guerriers Des golems de granit et d'acier On va dézinguer à coups d'acérée pensée Ta science des causes et des principes premiers Une guérilla de chamans bien en meutes Terribl' commandos d'herméneutes Les phénomènes sont en émeute En ébullition en pagaille en chaos abîmé De ce gouffre nous serons les féaux templiers Gardiens de leurs royaumes incendiés Témoins extasiés de leurs voluptés exilées Alors métaphysique qui recouvre nos mondes De ta large masse immonde d'un unique Monde Ta destruction sera nuptiale, nous te baisons jusqu'à la moelle, nous te briserons c'est sûr nous te plaquerons sur le mur, tu disparaîtras sous nos coups de trique, Vois, vois, petite métaphysique, Vois comme on te nique. Nique la métaphysique.
10.
Toute parole véritable court à sa perte. Apparaissant, elle disparaît. Toute parole vivante est parole perdue. L'effacement est son destin, l'errance sa demeure. Pour parcourir ses chemins, tu devras apprendre à penser dans l'abîme, à lire dans les trous. Ne dévale plus les pentes. Là-bas disparaît déjà le dos du lointain poursuivi, tu peux encore respirer sa trace. Ses salves t'aspirent. Mais regarde encore : ici chemine le roc. Tu apprends à arpenter sa rigidité. Tu caresses son cristal. Tu ne dois plus te perdre dans le lait néfaste. Tes armes sont dans ta bouche ; ta liberté est dans ta main. Arrache ton saut aux socles démentis. Si nous sommes désespérés, c'est que nous avons touché du doigt, sans encore nous y brûler, l'incalculable vitesse de l'époque. Quelques vacillantes pensées surgissent, dans le creux des espaces et des secondes, pour méditer notre monde et en ouvrir d'autres, qui attendaient, tapis dans l'ombres ou aveuglés par quelque lumière, qu'une main secourable vienne les éveiller. Mais le bruit catastrophique de notre temps réduit au silence les tentatives d'ailleurs. Les mondes égarés s'échauffent, parfois s'évaporent, souvent se solidifient, toujours se perdent. En ces heures terribles, où partout s'invite la mort, nous avons cru nécessaire de partager ces ardents possibles en des formes leur étant jusqu'ici étrangères. Que certaines flammes dispersées puissent éclairer de sinueux chemins de braises, et vous porter peut-être vers d'inconnus brasiers, voilà notre souhait. Il vous appartient aujourd'hui de laisser refroidir les cendres, ou de raviver l'incendie.
11.
Nous nous situons au delta des mondes Là où sont bloqués tous les paquets d'ondes Nous habitons les frondes Fuyons toutes les sondes Traversant la traverse avertis par l'averse éclairés par l'éclair déserteurs du désert Les impondérables les surnuméraires les forts et les fiers les enfants perdus Éperdus du radeau ardu Qui auraient du n'ont pas voulu Mais eux qui toujours ont su Qu'il n'y a pas de lendemain Qu'il n'y aura pas de grand matin Que tout est déjà là Tout près à portée de bras Que les plus petites portes Font les plus grand fracas Que les hommes de toutes sortes Sont les rois du ravage Les seigneurs du saccage Les pontes du carnage Les magnats du pillage « Sachez que tout s'achète Que rien ne se donne Songez que rien n'arrête La marche des hommes  » Êtres pour qui admettre que se soumettre serait permettre Aux prêtres aux géomètres aux chronomètres et aux minettes D'être la lettre, d'être la lettre Les flux esseulés qui découpent Nous traversent et nous laissent en déroute Mais nous sourdons des soutes Sous ton sol soudé nous complotons Noyons ton fixe point de flottaison Abrogeons tes mensonges, Et oublions ta raison Mais déjà surgit sournois ton peloton Bourreaux ailés ils nous défient les démons Nous sourions nous soudoyons Mais l'ange dégringole Et Dieu nous abandonne Ils dégainent les Thompsons les clairons stridents tonnent et les hérauts entonnent : « Sachez que tout s'achète Que rien ne se donne Songez que rien n'arrête La marche des hommes  » Tu te répands en surimposant à tous les moments Les gaz puants de tes sortilèges purulents Tu as sur tes dents le sang de nos parents De nos frères de nos amis de nos amants Le Monde nous enserre Comme du faucon les serres Prédateur des verrières Colporteur d'ether Camoufleur de guerre Qui te fera taire ? Qui te fera taire ? « Sachez que tout s'achète Que rien ne se donne Songez que rien n'arrête La marche des hommes  »
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L'heure est au grand fracas. La fêlure des fondements, la fonte des certitudes. Plus rien n'est stable : les tourbillons d'abîme secouent le sol. Mais tout se passe comme si cette tempête d'avenir était invisible. Tous s'acharnent à survivre dans les décombres, aveugles aux ruines, sourds au silence. Ne les voyez-vous donc pas, qui déchirent la terre sous nos pieds ? Débris violés, farces chimiques et autres champions du néant, votre fin approche. Non : elle est déjà là. Plus rien ! Psshht ! Disparu ! Vos belles constructions, vos grands projets, vos discours d'asphalte, tout s'échappe, tout fuit, tout s'effondre ! Des bandes errantes tracent leurs sillons dans la peste de vos mensonges. Elles habitent les ruines, utilisent votre pourriture comme compost. Dans les heures à venir, ce dont il s'agira, c'est bien d'alliances, de complicités, mais aussi de guerres et de conflits. Les clans s'affronteront, les amitiés seront éprouvées. Il faudra croître, dans la guerre du présent. L'abîme ne tolère pas de faux-semblants. Des lignes de fuite devront être suivies. Des chemins devront être tracés. Mes frères improbables, mes sœurs impossibles : nos vérités sont à inventer. C'est le point de vue qui fait le monde. Je dis : mes frères. Je dis : mes sœurs. Mais je pourrais aussi bien dire : toi, toi, toi. Ou « eux », ou encore « nous ». Je pourrais dire « des hommes », ou « des femmes », je pourrais dire n'importe quoi, et je parlerais toujours des mêmes. Je parle au possible qui sommeille dans chaque corps. Car nous sommes frères de notre solitude. Nous sommes frères d'être sans famille, sans patrie, sans langage, sans maison. Il n'y a rien qui nous englobe, rien qui nous appartienne. Dans l'exil naît notre puissance.
14.
Amitiés 04:29
La griffe du loup le cri de l'ours Vertige du gouffre, tombeau des sources Stellaires pythons, esseulés fauves, C'est dans Typhon qu'est ce qui sauve Glaciers enfouis, collines d'airain, Feux infinis, forêts sans fin, Immonde archè, telos maudit Topos tu nais, kairos tu vis Les flux se renflouent, les remous déboutent Sous quelques mots s'ouvrent quelques routes Faut se réveiller, sortir de terre ça sent le souffre dans les artères Nos désirs sont à terre, nous sommes déshydratés Pas de desiderata, rien que des idées ratées Affairés affrétés, rivés mobilisés Nous n'avons pas de pieds, pas de quoi nous relever Ils semblent innombrables, leurs colères innommables Et face à l'escalade, nous sommes des incapables Notre arsenal brinquebale, nous n'avons pas de balles Nous ne sommes pas de taille, mais là sera leur faille La griffe du loup le cri de l'ours Vertige du gouffre, tombeau des sources Stellaires pythons, esseulés fauves, C'est dans Typhon qu'est ce qui sauve Au creux des interstices, nous immiscerons nos vices Cesseront les sévices de ceux qui rendent service S'évaporera l'assise du cénacle de crise Nos phrases évasives portées par la brise Nos verbes imbattables, nos trésors transmuables Nos cavernes de sable, nos formes jamais stables C'est la parole qui parle, et la lumière qui luit, Prenons la route, et vite, la fuite, tout de suite Glaciers enfouis, collines d'airain, Feux infinis, forêts sans fin, Immonde archè, Telos maudit Topos tu nais, kairos tu vis Ne tablons plus du tout sur cette table rase Amis hâtons-nous donc, mais allons à tâtons Il n'y a pas d'extase dans l'attente de la stase Prenons tous les détours, marchons à reculons Je n'ai pas cherché le vrai j'ai décoché les traits Dans la fumée opaque, j'ai ficelé mon sac Les fils du ciel je traque, les fous du fiel je matte S'il faut que je me batte, je dégainerai mon arc Les flux se renflouent, les remous déboutent Sous quelques mots s'ouvrent quelques routes Faut se réveiller, sortir de terre ça sent le souffre dans les artères L'épître d'un chapitre se finit à mains nues Les globes s'entrechoquent ils n'ont encore rien vu Leurs sphères sont des enclos, leurs squelettes n'ont pas d'os Ils peuvent bien s'élever, ils tomberont de plus haut Nous avons à choisir, de ne pas faire de choix Rejetons les doubles faces des mortifères fois Nous n'aimons que le reste, abolissons vos lois Demain nous marcherons, sur la tête des rois La griffe du loup le cri de l'ours Vertige du gouffre, tombeau des sources Stellaires pythons, esseulés fauves, C'est dans Typhon qu'est ce qui sauve Glaciers enfouis, collines d'airain, Feux infinis, forêts sans fin, Immonde archè, Telos maudit Topos tu nais, kairos tu vis Les flux se renflouent, les remous déboutent Sous quelques mots s'ouvrent quelques routes Faut se réveiller, sortir de terre ça sent le souffre dans les artères
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Secnelis 02:00
.evuas suon iuq emîba'l elècer ecanem suon iuq emic aL .scip sel rus etuhc ,sessaverc sel sivarg eJ .edroc al te cra'l ,tnev el ,ehcèlf as tnavecer elbic al ,elbic as tnahcuot ,ehcèlf al sius eJ .eépé'l ed etniop al rus sneit em eJ .trom ed sruetrop sel rus tnesrevéd es iuq ,sednoces setnalliuob sed ,serueh sed tnerrot ud sdnerppA .erreug ed spmet ne'uq ervuo's en elpmet nom emmoc sioV .sacarf sdnarg sulp sel tnof setrop setitep sulp seL .euolc ej te eyarf ej ,erumeuqalc ej ,erussif ej ,edirbéd ej te ennolliâb eJ .spmet ud stelov sel emref te ervuo'J .xiov am rap tnoféd es ,edrag am suos tneuon es sruober à segassap seL .tôlc iuq ellec issua tse eruguani iuq elorap aL .secaf xued à ueid ud elorap al zednetne suov euqsrol ecneliS .ecneliS . ecneliS.

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Ianus Bifrons est né de la rencontre accidentelle entre des mots sans bouche et une bouche sans mots. Un corps pourrait parler, et une parole pourrait se taire. Cette complicité prit le nom du dieu antique des débuts et des fins, des commencements et des achèvements. Sa sagesse est bilatérale : les feux du passé éclairent l'avenir dans sa pleine lumière. Heidegger en a parlé comme un signe de notre époque, une forme habitable de sa compréhension. Car notre temps est celui du déclin vicié et de la victoire arrogante d'un certain Monde, celui de la civilisation, de l'unicité globalisante, de la technoscience, de la raison dominante et destructrice. Mais sa visibilité si flagrante, son histoire si sanglante, nous expose, coupable et nu, cet Oubli qui s'impose partout. Il y a face à la peau intégralement tatouée d'exactitude une courbure à inventer ; il y a une possibilité ultime qui se cache dans l'absolue dépossession. Le visage y est si clairement dessiné, tout y est pris à un tel point d'intégralité, que, d'un coup, l'épaisse chape d'idées – de visions – apparaît là, seule, pauvre et misérable, voile à déchirer. Ce commencement, toujours possible, l'est magistralement aujourd'hui. L'éclipse est le seul instant où nous pouvons soutenir le regard du soleil. Nique la métaphysique.

Chant, musique : Maxime Lisoir
Textes : Maxime Deckers
Voix invitées : Vanessa Bortoluzzi, Lancelot le Hardi, CAR
Visuel : Jonathan Deckers

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released June 25, 2016

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Bouche sans mots
(Chant, musique) Maxime Lisoir

Mots sans bouche
(Textes)
Maxime Deckers

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